Le vignoble et son histoire
Le vignoble, gravement atteint lors de la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV, s'est reconstitué à partir de la fin du XVIIè siècle ; il a occupé, dans la seconde moitié du XVIIIè, environ 34 ha, soit 8 % des terres exploitées. Puis, la superficie s'est portée à 64 ha en 1836 et 13 % des sols imposés, pour revenir à 36 ha et 8 % en 1913, après un pic de 70 ha dans les années 1880 : tout terrain plus ou moins en pente avait alors été voué à la vigne.
Malgré cet intérêt marqué, le vin de Cousance n'a jamais eu bonne réputation.
Tout d'abord parce que les sols en général assez mauvais ne pouvaient accueillir de cépages de qualité. Ensuite, les vignerons locaux, cultivant majoritairement pour leur usage personnel, ont le plus souvent préféré la quantité à la qualité, quelles que soient les époques, et, en 1913, ce ne sont pas obligatoirement les meilleurs parcelles qui étaient conservées ; ils ont aussi redouté les progrès des méthodes de culture et de vinification, s'en tenant à la tradition.
Le phylloxéra, notamment, mais ce n'est pas le seul phénomène à y avoir contribué, a amorcé le déclin de la viticulture à Cousance ; reconstituer un vignoble demandait argent et aussi beaucoup de temps que n'avaient plus forcément autant qu'avant les hommes détachés de la terre par des activités économiques nouvelles liées à un début d'industrialisation.
Ensuite, leur départ au front, durant la première guerre mondiale, a accentué les difficultés : produire son vin ne représentait plus une priorité pour les Cousançoises et les Cousançois restés au village. La concurrence des vins du midi et d'Algérie a porté le dernier un coup fatal à la production locale.
Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques reliques éparses d'un vignoble autrefois si important...